La transfiguration est un épisode très lié à la fête de Pâques. Quand Jésus annonce aux disciples qu’il va souffrir et mourir, ceux-ci le reçoivent très mal. La transfiguration a lieu juste après, dans le but évident d’encourager les disciples. La transfiguration est là dans les Ecritures pour nous encourager nous aussi.
Jésus apparaît avec Moïse et Élie, deux piliers de l’histoire et de la foi d’Israël. Moïse représente la Loi avec la sortie de l’esclavage, et Élie la prophétie avec l’espérance messianique. Jésus incarne et accomplit tout cela.
Il y a un parallèle entre Moïse sur le Mont Horeb, le visage illuminé, et Jésus transfiguré lui aussi sur une montagne, lui aussi illuminé par la lumière divine. Cette vision nous donne à voir le monde à venir, celui qu’on espère tous. Mais dans cette attente du monde à venir, on peut parfois trouver l’histoire humaine bien longue et bien trop douloureuse… A quoi bon toute cette Histoire, à quoi bon mon histoire, s’il n’en restera rien ?
Mais il y a un détail dans le récit de la transfiguration qui nous dit que l’histoire humaine n’est pas une mauvaise plaisanterie passagère, et qui me conforte à persévérer et œuvrer ici-bas, dans l’espérance du monde à venir.
Pour Moïse, seul son visage est illuminé, alors que pour Jésus, c’est aussi son vêtement. Ce n’est pas un détail anodin. Le vêtement représente une œuvre significative des hommes. Et je relie cela à la ville, qui est aussi une œuvre humaine par excellence, souvent négative dans la Bible.
Au départ, L’Homme est nu dans un jardin. À la fin, il est habillé dans une ville, la nouvelle Jérusalem. Cela veut dire que toute l’Histoire humaine, toutes les œuvres des Hommes, Dieu ne va pas les mettre à la poubelle pour passer à la nouvelle création. Car Dieu nous aime pleinement, totalement, concrètement, avec notre histoire et nos actions, même les plus simples et les plus banales. Il ne nous aime pas comme des âmes abstraites. Dieu nous aime avec nos histoires, nos œuvres, avec nos relations humaines, tout ce que nous pouvons construire, y compris matériellement, avec notre relation à la nature et sa création, aussi. Car la rédemption finale concerne la création toute entière.
Jésus est ressuscité avec les marques des clous dans son corps. Tout ce que nous vivons et faisons est inscrit dans la mémoire de Dieu. Une fois le tri fait, Dieu va récapituler, réconcilier notre histoire et nos œuvres pour construire la nouvelle création. Que Dieu nous encourage à persévérer dans une vie qui lui est consacrée, remplie autant que possible d’œuvres bonnes.
Jean Daniel C.